Vivre aux côtés des chauves-souris
En France, plusieurs espèces de chauves-souris, toutes protégées, réalisent tout ou partie de leur cycle de vie dans des éléments bâtis (combles, interstices de murs…). La perte de leur habitat consiste une menace pour leur survie.
Dans le cadre du plan national d’actions en faveur des chauves-souris, afin de participer à leur préservation et faciliter leur cohabitation avec les habitants, le Parc national accompagne les particuliers et les communes dans la protection de leur grange, maison… lorsque des chauves-souris y ont élu domicile.
Des conventions « refuges pour les chauves-souris » peuvent alors être signées par le propriétaire et les partenaires du Plan national d’actions (Parc national des Pyrénées, Conservatoires des espaces naturels Aquitaine et Occitanie, Groupe chriroptères Aquitaine (GCA), Société française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM)). Elles prévoient un engagement du propriétaire pour la préservation des chauves-souris et leurs prise en compte lors des travaux et aménagements du site. En contrepartie, le propriétaire bénéficie de l’accompagnement du Parc national des Pyrénées et de ses partenaires pour la gestion du site (conseil, aide à l’équipement, nettoyage).
Ainsi, après nettoyage du guano, des bâches sont tendues afin de protéger les planchers. Très riche en azote, il peut être récolté et servir d’engrais dans les jardins.
C’est ainsi qu’à Borde Laclède (vallée d’Aspe), dans le cadre d’une convention signée avec les propriétaires, les combles d’une grange, demeure habituelle d’environ deux cents grands rhinolophes et 150 murins à oreilles échancrées, pour la période de mise-bas et d’élevage des jeunes (gîtes d’estivage/ mai-août), ont été nettoyés et bâchés.
Au foyer de vie l’Abri montagnard (Osse-en-Aspe), le bâtiment d’accueil des adultes souffrant d’autisme, ainsi que les combles, sont les lieux choisis par environ 70 petits rhinolophes pour la mise-bas et l’élevage des jeunes. L’isolant et le plafond en contre plâtre ont été protégés pour éviter la détérioration par le guano.
L’église de Vier-Bordes (Hautes-Pyrénées) pour refuge
C’est une petite église comme tant d’autres en France, mais une petite église qui accueille, chaque été, une belle colonie de murins, pipistrelles et 360 rhinolophes. Le vide sous charpente est devenu leur site de mise-bas et d’élevage des jeunes.
© Ch. Verdier – Parc national des Pyrénées
Leur présence depuis de nombreuses années, induit un amoncellement de guano.
Propriétaire des lieux, la commune de Bordes a fait appel au Parc national et le Conservatoire des Espaces naturels Occitanie afin de réaliser un nettoyage complet avant l’arrivée prochaine des chiroptères. Plus de 300kg ont ainsi été évacués !
Un amas aussi important de guano a suscité l’intérêt de Laurent Bruxelles, chercheur au CNRS. Un carottage a été réalisé puis envoyé afin d’étudier la biocorrosion ou comment la présence de colonie de chauves-souris dans des grottes a modifié la physionomie de celles-ci. L'analyse du guano donne des informations sur l'évolution du climat en recherchant des pollens indicateurs de la végétation des climats passés. On trouve dans les excréments des chauves-souris des pollens mais aussi des isotopes et des cires lipidiques qui se trouvent sur les feuilles des végétaux mangées par les insectes.
A l’automne, après le départ des chauves-souris, des bâches seront posées pour protéger le sol de la charpente, dans le cadre de la future convention établie entre les trois parties.
Vous avez des chauves-souris chez vous ?
Contactez la Maison du Parc national de votre secteur ou cliquez sur « SOS chauves-souris » www.sfepm.org/SOSChiropteres.htm